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Le Gin : une aventure, d’hier à demain!

par | Mai 1, 2018 | Article, Atelier dégustation

Olivier de Maisonneuve

Olivier de Maisonneuve

Sommelier-conseil et chroniqueur vins

Collaboration spéciale

D’abord, un peu d’histoire

Des Égyptiens aux Romains, des Grecs aux médecins de l’École de Salerne, le genévrier et ses baies a donné à l’humanité une aide précieuse dans la lutte aux maladies. Asthme, malaria, jaunisse, et même paraît-il la peste, ont été repoussés ou maintenus à distance grâce à cet arbustre. Puis l’eau-de-vie qu’on en a tirée a acquis une dimension de récompense, de plaisir, surtout à partir du 16e siècle. Les soldats anglais découvrirent et adoptèrent  le Dutch Courage, cet alcool à base de baies de genièvre donné aux soldats hollandais, avant le combat. Cet enthousiasme pour ce qui se nomma gin se répandit tellement dans la population qu’elle a provoqué un énorme fléau social; un alcoolisme si dévastateur qu’il a été nommé officiellement the Gin Craze! Il causait fausses couches chez les femmes, un taux de criminalité incroyable parmi la population pauvre. Certains hommes étaient même payés en rations pour assouvir leur soif d’alcool. Il a fallu des mesures drastiques du gouvernement pour pousser la populace vers le thé et la bière pour en venir  finalement à bout.

Puis, les fameux producteurs qu’on connaît aujourd’hui ont peu à peu commercialisé leur recette et la mode du gin de qualité s’est répandue. L’Empire britannique a fait de même et la relation soldats et gin s’est rallumée. En effet, la malaria a fait de nouveau ses ravages parmi eux, mais on a découvert une plante en Amérique du Sud, qui en venait à bout : la quinine. Seul bémol, elle est extrêmement amère! Mais en potion tonique et avec une petite shot de gin, on a découvert que ça passait ma foi, très bien.

Les soldats avaient leur version plus douce, venant de Plymouth et les officiers avaient une version plus haut de gamme dont on faisait des cocktails dans leurs clubs sociaux. La mode s’en répandit dans la bonne société, qui pouvait s’en régaler dans ce qu’on appelait alors les Gin Palaces. Cette mode des bons gins et des cocktails traversa l’Atlantique, et connut de beaux jours jusqu’après la 2e guerre mondiale où la vodka devint l’alcool de prédilection. Après tous ces siècles, le gin sombrait peu à peu dans la désuétude.

Une renaissance?

Il faudra attendre 1988 pour que le phénix renaisse en beauté, avec la mise en marché du Bombay Saphire dans sa bouteille bleutée. Un succès planétaire qui se reproduira en 1999 avec le gin Hendrick’s et ses parfums de rose et de concombre. Depuis, pratiquement chaque année, on assiste à la naissance d’un nouveau gin, avec des artisans qui rivalisent d’ingéniosité pour macérer des ingrédients originaux qui viennent complimenter ou rivaliser avec le parfum de l’antique baie de genièvre.  Depuis quelques années, le Québec s’est joint à l’aventure avec des gins tel Ungava, Piger Henricus, et plus près de nous, Neige, Cirka, Dandy et Marianna, par exemple. Multipliée par des toniques tout aussi artisanaux, l’expérience sensorielle qu’offre le gin de nos jours n’a certainement pas fini son opération de charme. Et jumelé avec la gastronomie? Allez, on largue les amarres! Quels nouveaux rivages allons-nous découvrir?

Des ateliers pour en savoir plus!

Olivier de Maisonneuve animera pour vous deux ateliers sur les Gins québécois à l’apéro le 10 mai ou 13 juin 2018. Je t’invite à t’inscrire en consultant les évènements respectifs suivants.

 

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